Il était une fois... Stenay et l'activité de fonderie.


Passage de témoins.


Les premières baccalauréat professionnel du Lycée Alfred Kastler poussent les portes du souvenir de la forge de Stenay.


Les jeunes aussi s’intéressent au passé de leur ville. Depuis septembre, les classes de 1PRO Maintenance des Equipements industriels et Secrétariat travaillent sur le projet « Le passé industriel de Stenay ». Cela leur a donné l’occasion d’inviter quatre anciens salariés de la forge de Stenay, les mercredis 5 et 19 décembre 2012.

« Les métallos, des durs au cœur tendre. »

Messieurs Dumont, Jacob, Schoult et Stempert ont évoqué leur travail au quotidien dans les ateliers et à l’administration de leur usine qui a été considérée comme une des meilleures forges de France avec des produits phares comme les corps de vanne pour plates-formes pétrolières et des participations à des ouvrages remarquables, comme le Pont de Normandie et de l’ Atlantique. C’est avec nostalgie, qu’ils ont ravivé la flamme des fours et l’esprit de famille qui régnait en ces lieux, malgré des conditions de travail difficiles.

Et les élèves ne vont pas s’arrêter en si bon chemin ; une visite est prévue au printemps prochain à la fonderie de l’usine PSA CITROEN de Charleville Mézières.

Tel le phénix renaissant de ses cendres, espérons que la transmission de ce savoir construira l’avenir de nos lycéens.





IL ETAIT UNE FOIS …STENAY ET L’ACTIVITE DE FONDERIE.

En 1774, le prince Louis- Joseph (1) signe un contrat avec Alphonse Boudet, maître de forge à Beauclair, lui concédant un bail de 30 ans dont 10 gratuits pour l’installation d’une forge sur la rive droite de la Meuse à Stenay.
Forge signifie d’ abord fonderie, avec un  haut fourneau au charbon de bois pour obtenir de la fonte, puis halle d’affinage où la fonte réchauffée et martelée devient fer.
La force motrice pour soufflets et martinets est fournie par le courant de la Meuse, détournée en un canal d’amenée sur les roues à aubes ou « tournants ».
Le minerai arrive par tombereaux de Montlibert, Villy, La ferté …jusqu’ au bocard qui le lave et le broie.
En 1784,  un nouveau bocard est installé sur la rive gauche. Quelques bâtiments de cette « Vieille Forge » ont été conservés dans l’usine que les Stenaisiens continuent parfois à désigner ainsi.
Bois et brique étaient les matériaux essentiels des ateliers. Les chênes venaient du Dieulet, la brique était moulée sur place dans la briquerie que la forge entretenait pour ses propres besoins.
En 1884, elle est devenue une fonderie d’acier utilisant de nouveaux appareils appelés convertisseurs, capables de faire brûler l’excès de carbone contenu dans la fonte. Des perfectionnements y furent apportés par le maître de forge d’alors, M. Robert, et la découverte fortuite du soufflage latéral se généralise dans la sidérurgie en partant de Stenay. La qualité de ses produits fut couronnée à l’exposition de 1889, celle de la Tour Eiffel.
L’histoire de «  La vieille forge » est émaillée de nombreuses fermetures liées aux crises économiques générales au 19 ième, au traité de libre- échange avec l’Angleterre faisant chuter les cours, à la concurrence des nouvelles et gigantesques usines de Lorraine ou aux conflits sociaux au 20 ième. La concurrence internationale, l’obsolescence des équipements viendront sonner le glas de cette activité industrielle dans les années 90.           
               
D’ après « Stenay  d’hier et d’aujourd’hui » Jean Maillard.

(1)               Louis Joseph Louis V Joseph de Bourbon-Condé, 8e prince de Condé (1740), prince du sang, est né à Paris le 9 août 1736 et mort à Chantilly le 13 mai 1818