Dans le castelet géant du Festival mondial de la marionnette à Charleville-Mézières, les élèves de l'Option de Spécialité, de l'Option facultative et de l'atelier théâtre de la Cité scolaire Alfred Kastler de Stenay ont croisé différentes formes marionnettiques vendredi 27 septembre. Leur journée a débuté par un voyage céleste sur le navire Outreciel : ce spectacle décliné en trois contes narrés chacun dans un lieu insolite, une yourte, les a conduit à découvrir les aventures de ce bateau. Trois narratrices, la valise à la main, ont emporté les spectateurs dans des univers merveilleux, foisonnants, peuplés d'objets étonnants et d'étranges marionnettes. Cette équipée de deux heures a suscité de multiples émotions pour ces jeunes néophytes de la marionnette.
Sur les traces de l'Outreciel, ils se sont aventurés ensuite dans les rues animées de ce festival, cotoyant, au détour des routes et des places, des artistes qui leur ont offert de petits moments priligiés avec leurs marionnettes ou les ont fait participer à la vie de leur spectacle. Poursuivant leur périple, ils sont entrés en début d'après-midi dans les sous-sols d'un studio de répétition où quatre adolescents ont décidé de monter un groupe de musique. Quel étonnement de se retrouver face à face avec des marionnettes hyperréalistes, qui portent en elles toute la réalité de la vie, mais sans être vivantes. Cette pièce Violet de l'auteur norvégien Jon Fosse sonde la complexité de l'adolescence, et à l'issue de la représentation, la metteur en scène Bérangère Vantusso a expliqué aux élèves qu'elle a trouvé dans ces marionnettes de deux mètres un miroir de leurs corps en plein bouleversement et une façon d'exprimer les vicissitudes de leur entrée dans la vie adulte. Interpelés par ce spectacle, les élèves ont achevé leur journée en visitant le musée de la marionnette et ri devant ces clowns-jongleurs de la Place Ducale. Sur le chemin du retour en train, éclatait la joie des élèves.
La deuxième escale artistique a eu lieu vendredi 4 octobre au Théâtre Ici&Là de Mancieulles pour une rencontre avec Georges Feydeau et sa pièce Le Système Ribadier. Accueillis par le directeur du théâtre Loïc Nowak, ils ont eu le privilège d'un échange avec l'équipe artistique, et plus particulièrement avec le metteur en scène Jean-Philippe Vidal. Au rythme des questions-réponses, les élèves sont entrés dans les coulisses de la mise en scène et ont approfondi leurs connaissances de cet extraordianire vaudeviliste, analyste acerbe du couple et de l'amour. Ravis de cette rencontre, ils ont visité le théâtre, avec pour guide le directeur en personne: une peinture vivante de l'histoire de ces lieux. Peu à peu le théâtre n'a plus eu de secret pour eux. Quelques heures encore à patienter avant de pouvoir assister à la pièce. Puis dans le noir, les portes sur scène s'ouvrent : un couple se dispute. La femme est follement jalouse, mais son mari lui jure, lui crie sa fidélité jusqu'au moment où il nous fait découvrir le système qu'il a inventé pour tromper la vigilence de cette dernière. Les rires fusent en voyant la danse hypnotique de Ribadier, qui endort son épouse et qui peut ainsi partir rejoindre sa maîtresse. Ils redoublent lorsque tout va de travers à cause d'un ancien amant de Madame revenu pour lui déclarer sa flamme. Les mensonges, les duperies, les quiproquos rythment cette pièce hystérique et plongent les spectateurs dans un charivari dont ils se délectent. Lorsque les lumières se rallument, les sourires éclatent sur les visages et la bonne humeur accompagne le retour des lycéens à Stenay.
« C'est pour quand le prochain périple théâtral? » entend-on résonner.
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